Voix et voies d’avenir pour les survivantes
« Sa voix, son avenir ». C’est le thème de la 18ème édition de la Journée Internationale « Tolérance zéro aux Mutilations Génitales Féminines » dont la cérémonie officielle de célébration a eu lieu le 06 février 2025, à Yaoundé.
Le thème de la 18ème édition de la journée internationale contre les mutilations génitales féminines met l’accent sur le rôle des survivantes dans la lutte contre cette forme de VBG. Il implique la contribution des victimes elles-mêmes, pour toucher les consciences et transformer les communautés. La voix des survivantes est essentielle pour garantir un avenir où chaque fille peut disposer de son intégrité physique et vivre en bonne santé. Le témoignage des survivantes permet de comprendre les meurtrissures physiques, émotionnelles et psychologiques qu’elles endurent. Par cette seule parole, elles deviennent des acteurs privilégiés des changements sur tous les plans. La voix des survivantes sensibilise mieux les communautés. Elle est d’autant plus susceptible d’influencer les politiques publiques qu’elle dispose de ce pouvoir capable de transformer les normes sociales. Pour garantir l’avenir d’un monde où les mutilations génitales féminines n’ont pas de place, il est nécessaire de donner la parole aux survivantes et de valoriser leurs voix. Auparavant, il est important de construire un avenir meilleur pour les survivantes elles-mêmes. Cela suppose des investissements accrus dans tous les domaines en leur faveur afin de cicatriser les blessures psychologiques. « Sa voix, son avenir » interpelle donc toutes les parties prenantes de la lutte contre les MGF. Les pouvoirs publics, les partenaires au développement, la société civile et les communautés doivent encourager les survivantes à briser le silence dans lequel elles se terrent pour se lever et devenir des acteurs majeurs de ce combat.
Le Cameroun, sous l’impulsion du Président de la République, continue de jouer son rôle régalien. Depuis 2008 que le pays observe la journée internationale dédiée aux MGF, l’arsenal juridique a été revu, une stratégie nationale de lutte contre les VBG, parmi lesquelles les MGF, est en cours d’implémentation. Bien plus, un plan d’action national réservé aux MGF est en gestation. En attendant le Minproff a créé des comités locaux de lutte contre les MGF dans les zones foyer en plus de la sensibilisation et du plaidoyer auprès des décideurs, de la prise en charge holistique des survivantes entre autres actions. Malgré ce travail abattu avec l’appui des PTF et des OSC, le chemin est encore long, celui de l’éradication des MGF dans notre pays. D’où la nécessité de poursuivre le plaidoyer et la sensibilisation, d’améliorer la prise en charge des survivantes, de sanctionner les auteurs, etc.